« Reste sans voix ! » L’Intervention Choc du Sénateur Karoutchi Qui Dénude le Vrai Prix de l’Ordre Public Républicain


« Reste sans voix ! » L’Intervention Choc du Sénateur Karoutchi Qui Dénude le Vrai Prix de l’Ordre Public Républicain

 

Le mercredi 12 novembre, sous les ors du Sénat, une confrontation politique d’une rare intensité a eu lieu, transformant la traditionnelle séance des questions au gouvernement en un moment de vérité cinglant. Face à Laurent Nèz, le Ministre de l’Intérieur, le Sénateur Roger Karoutchi, membre du groupe Les Républicains, a déchiré le voile des discours policés pour pointer du doigt une crise existentielle de la République. Son intervention, d’une concision implacable, a posé une seule question, mais qui résonne comme un cri d’alarme national : « Quelle est votre conception de l’ordre public républicain ? ». Ce qui a suivi n’était pas un débat technique, mais un réquisitoire émotionnel, un miroir tendu à la Nation sur ses fractures les plus profondes. Le contraste fut sidérant entre la réponse défensive et procédurale du Ministre et la définition incandescente de l’ordre républicain proposée par le Sénateur.

Un Ordre Public Réduit à l’Autorité et à la Fermeté ?

L’échange a débuté sur un ton d’interpellation directe. Le Sénateur Karoutchi ne cherchait pas une analyse juridique ; il cherchait une vision. La réponse du Ministre de l’Intérieur, en revanche, s’est cantonnée à un registre minimaliste, presque tautologique. Évitant de s’engager sur une définition profonde de l’ordre public, il a préféré en faire une affaire de posture. « L’ordre public, je ne vais pas vous faire un cours de droit sur ce qu’est l’ordre public républicain comme vous l’appelez, le maintien de l’ordre, la lutte contre la délinquance, c’est tout à la fois », a-t-il déclaré.

Pour lui, l’essence du rôle ministériel se résume à deux mots : « l’autorité, la fermeté ». Une promesse de continuité dans l’action, s’inscrivant dans la lignée de ses prédécesseurs, et la garantie qu’il sera au « rendez-vous » de sa mission. Si l’autorité et la fermeté sont des qualités nécessaires, l’intervention du Ministre Nèz a sonné creux face à l’ampleur du défi soulevé. En se focalisant sur le “comment faire” (agir avec fermeté) sans aborder le “pourquoi” (protéger l’unité nationale), il a semblé effleurer la surface d’un problème qui ronge les fondations de la société française. Cette approche, bien que politiquement correcte, a laissé le champ libre au Sénateur pour délivrer une conception de l’ordre républicain qui est avant tout morale, sociale et existentielle.

L’Ordre Public, Garant de l’Unité Nationale

Loin de se satisfaire de cette vision administrative, Roger Karoutchi a immédiatement repris la parole pour offrir une définition qui a bouleversé l’atmosphère de l’hémicycle. Pour le Sénateur, l’ordre public républicain est le « garant de l’unité nationale », le « garant du respect de la République », et le « garant de l’autorité de l’État ». Il ne s’agit donc pas d’une simple police des mœurs ou d’une lutte contre la délinquance de bas étage, mais de la condition sine qua non pour que la Nation puisse se sentir entière et unie.

À partir de là, le ton est monté, et les exemples choisis par le Sénateur ont frappé par leur charge émotionnelle et leur actualité brûlante. Il a exposé une série de conditions concrètes, des seuils de dignité et de sécurité qui, selon lui, n’étaient plus atteints en France. Ces conditions constituent la feuille de route d’un État qui a, semble-t-il, perdu le sens de ses priorités.

Le Miroir Brisé des Inégalités et de la Peur Quotidienne

L’intervention du Sénateur a atteint son paroxysme lorsqu’il a abordé les menaces spécifiques qui pèsent sur l’égalité et la liberté de culte. Il a posé la question la plus dérangeante de l’échange, celle qui cristallise le malaise français : « [L’ordre public républicain], ce sera quand les antisémites, les antisionistes seront plus inquiets en France que les Français de confession juive. » Cette phrase est un électrochoc. Elle dénonce une inversion scandaleuse de la norme républicaine, où les victimes potentielles se retrouvent contraintes à la prudence et à l’inquiétude, tandis que ceux qui véhiculent la haine semblent opérer dans une relative impunité. C’est la reconnaissance amère d’un échec collectif à protéger une partie de la population face à la résurgence d’un fléau que l’on croyait éradiqué.

Mais la vision de Karoutchi ne s’est pas arrêtée à la seule question de l’antisémitisme. Elle a englobé toute la violence symbolique et physique qui mine le contrat social. L’ordre public, a-t-il poursuivi, sera rétabli « quand on pourra aller au filharmonique sans risquer d’être agressé », et surtout, « quand dans les rues de Paris, de Nant ou d’ailleurs, on ne créera pas Mort-flic ». En citant ces lieux et ces actes, le Sénateur a rappelé que l’insécurité n’est pas une statistique lointaine, mais une réalité palpable qui touche les citoyens dans leurs loisirs, leur déplacement et, de manière plus grave, s’attaque directement à ceux qui sont chargés de les protéger.

Quand l’Identité Devient un Facteur d’Inquiétude

Le cœur philosophique de l’argumentation du Sénateur réside dans sa définition inclusive de la sécurité et de l’égalité. Il a souligné que l’ordre républicain doit permettre à chacun d’aller « à la synagogue, à la mosquée, à l’église, au temple ou nulle part sans être inquiet ». L’enjeu n’est pas seulement de garantir la liberté de culte, mais de garantir la liberté tout court.

Cette exigence trouve sa plus forte résonance dans sa conclusion : l’ordre public est atteint « quand dans toute la nation, on se dira que tout le monde est égal, que personne n’a à craindre quoi que ce soit parce que il est ce qu’il est. Non pas parce qu’il fait, mais par ce qu’il est ». C’est une dénonciation directe de la « République à deux vitesses », celle où l’identité, l’origine ou la religion d’une personne devient un facteur d’angoisse et de vulnérabilité. Le constat est sans appel : « aujourd’hui, nous en sommes tous conscients, une partie de la population française n’a pas ce sentiment là ».

Une Mission Qui Dépasse le Seul Ministre de l’Intérieur

Le message final de Roger Karoutchi s’est transformé en un appel à la mobilisation générale, dépassant la seule personne du Ministre de l’Intérieur. Il a insisté sur le fait que cette mission incombe à l’ensemble du gouvernement, incluant le Garde des Sceaux (Ministre de la Justice) et le Premier Ministre. Il ne s’agit plus d’une simple question de maintien de l’ordre, mais d’une « vraie mission » pour assurer la continuité, l’unité et l’intégrité de la République.

L’action requise, a-t-il conclu, doit être menée avec fermeté, non seulement « sur la délinquance du quotidien mais sur les grands ensembles qui font que cette nation fait République ». Cette interpellation, loin d’être un simple échange politique, restera comme un moment clé où un Sénateur a forcé le gouvernement à regarder en face le prix social et moral de l’ordre public, un prix qui se mesure non pas en nombre d’arrestations, mais à l’aune de la confiance et de l’égalité ressenties par chaque citoyen français. Le silence qui a suivi cette prise de parole fut plus éloquent que toutes les promesses de fermeté.