« Si vous commettez un crime, c’est dehors ! » : Le plan choc de Jordan Bardella face à l’ensauvagement et à la « menace existentielle »


Article: La France est-elle au bord de la sécession, minée par l’insécurité, le fondamentalisme et une économie qui abandonne ses artisans ? C’est le constat alarmant dressé par Jordan Bardella, président du Rassemblement National, lors d’une récente intervention musclée à l’occasion de la sortie de son livre, Ce que veulent les Français. Loin des analyses élitistes des plateaux télévisés, M. Bardella a voulu livrer le récit brut et poignant d’une nation en souffrance, rencontrée “sans caméras de télévision”, du pêcheur à l’agriculteur, du boulanger à la mère au foyer.

L’eurodéputé ne se contente pas de dresser un état des lieux désabusé. Il dévoile un plan de bataille radical et implacable pour “remettre l’ordre et la sécurité” au sommet des priorités nationales. Ses déclarations, particulièrement fermes sur la justice, l’immigration et la laïcité, sont destinées à provoquer une rupture franche avec trente années de ce qu’il nomme la « culture de l’excuse ». Au cœur de son discours, une phrase choc, résumant sa vision de l’autorité de l’État : « Si vous êtes un étranger et que vous commettez un crime, un délit, c’est dehors ! » Ce coup de semonce marque-t-il le début d’un changement de philosophie pénale que des millions de Français appellent de leurs vœux ? L’article explore les piliers de cette stratégie de “redressement” qui place la sécurité et l’identité au cœur du débat national.


“Dehors !” : Le tournant pénal face aux criminels étrangers

Le péril sécuritaire est, selon Jordan Bardella, le premier obstacle au retour de l’ambition économique et touristique de la France. Il dénonce l’impensable réalité des femmes qui, le soir, dans les transports en commun ou certains quartiers, sont contraintes de « changer de trottoir, modifier leur tenue, regarder derrière elle » pour rentrer chez elles. Une situation jugée « inacceptable » et « insupportable » par des millions de concitoyens, à l’image de René, une commerçante marseillaise intervenue durant l’émission.

Pour mettre fin à ce déni de l’insécurité, le leader du RN propose une série de mesures qui constituent un véritable tournant en matière pénale.

L’éradication de la culture de l’excuse M. Bardella souhaite mettre fin à trois décennies de laxisme judiciaire en instaurant des peines minimales, ou « peines planchers ». Si le droit français connaît les peines maximales, il doit désormais imposer une fermeté incompressible face aux atteintes à l’ordre public. Il souligne d’ailleurs le rôle d’une partie de la magistrature, jugée “politisée” et d’extrême gauche, qui traduirait en actes cette culture de l’excuse en cherchant systématiquement à trouver une justification à l’agresseur au détriment de la victime.

Mais la mesure la plus explosive concerne la gestion des peines et des criminels non-Français. Le président du RN ambitionne de supprimer les aménagements de peine pour toute condamnation supérieure à six mois de prison ferme prononcée dans des cas d’atteinte à l’intégrité physique. Cette intégrité physique, martèle-t-il, doit « retrouver un caractère sacré dans le droit français ». Il est « inacceptable » que des agresseurs de personnes âgées ou de femmes seules soient remis en liberté ou voient leur peine aménagée.

L’expulsion comme principe d’ordre L’autre pilier de sa doctrine sécuritaire est l’expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers. L’idée est simple et sans appel : « Vous êtes un étranger en France, vous commettez un crime ou un délit, dehors. » Pour M. Bardella, il n’y a « aucune raison » de maintenir sur le sol national des individus qui ne respectent ni les lois ni les us et coutumes du pays d’accueil. Cette mesure, sans doute la plus clivante, est présentée comme une exigence de souveraineté et de rétablissement de l’ordre public. Enfin, il promet un effort massif pour la construction de places de prison, assurant que la France, patrie des plus grands groupes de BTP, a la capacité de combler le déficit carcéral qui la place largement sous la moyenne européenne.


Face au Narcotrafic : la guerre totale et la co-responsabilité des consommateurs

Le combat contre le trafic de drogue, notamment après les flambées de violence à Grenoble ou Marseille, n’est « pas perdu, puisqu’il n’est pas mené », selon Jordan Bardella. Il dépeint le travail des policiers comme l’effort courageux mais vain de « vider l’océan avec une cuillère ». Pourtant, cette lutte est pour lui un « combat existentiel » face à la « sécession » de nombreux territoires livrés aux trafiquants.

Sa stratégie se déploie sur trois fronts :

1. Neutraliser les têtes de réseaux : Il réclame une guerre sans merci contre les « 5000 chefs de gang » identifiés par les services de renseignement. Cela passe par la neutralisation des têtes de réseaux, l’incarcération dans des prisons de haute sécurité inspirées des luttes anti-mafia italiennes, et un contrôle renforcé des frontières pour empêcher l’entrée des substances illicites et des armes de guerre, notamment les Kalachnikovs circulant dans les cités.

2. Protéger les forces de l’ordre : Face à des trafiquants « toujours plus armés, toujours plus dangereux », le RN propose l’instauration d’une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, afin de mieux les protéger dans leur mission en première ligne.

3. Taper sur les consommateurs : Point le plus controversé de son programme anti-drogue, Jordan Bardella insiste sur la co-responsabilité des consommateurs. Il appelle à durcir les amendes et les punitions pour les acheteurs de drogues, douces ou non. « Derrière chaque consommateur qui achète de la drogue, il y a du sang versé », affirme-t-il, rejetant avec virulence tout « angélisme » ou appel à la légalisation, soulignant que les premières victimes de l’impuissance publique sont les familles, souvent issues de l’immigration, qui vivent dans ces quartiers.


L’identité française menacée : L’Islamisme, une « conquête de l’espace public »

L’étude sur l’islam de France, révélant notamment l’augmentation du rigorisme et le choix volontaire du voile par une jeune femme musulmane sur deux, est interprétée par M. Bardella comme la conséquence directe de « trente années de politique d’immigration hors de contrôle ». Cette politique aurait importé sur le sol français « une autre culture, des autres traditions, une autre conception de l’égalité homme-femme ».

Le défi est perçu comme une « menace existentielle » qui pèse sur l’identité française, menant à la « disparition de la France » dans de nombreux quartiers. Il impute cette situation au « refus total d’une politique d’assimilation », l’État ayant « totalement démissionné » face au « basculement démographique » et à l’enracinement de l’islamisation.

Guerre sans merci au fondamentalisme Le plan du Rassemblement National contre le fondamentalisme islamiste est sans concession :

Dissolution et Fermeture : Le RN mènerait une « lutte sans merci » contre le fondamentalisme, passant par la fermeture des quelque 500 mosquées radicales identifiées par les services de renseignement mais non fermées à ce jour.

Les Frères Musulmans, organisation terroriste : M. Bardella milite pour que les Frères Musulmans soient considérés comme une organisation terroriste, à l’instar de ce qui est pratiqué dans de nombreux pays du Golfe ou en Autriche.

Expulsion des étrangers radicalisés : La priorité serait donnée à l’expulsion des étrangers radicalisés pour permettre aux services de renseignement de se concentrer sur les islamistes français.

Lutte contre la « conquête » : Il s’agit de dissoudre toutes les organisations qui diffusent l’islamisme, la haine de l’Occident, des Juifs et des femmes, et qui prônent non plus le « séparatisme », mais la « conquête de la France et la conquête de l’espace public ».

Extension de la Loi sur le Voile Sur la question du voile, qu’il juge « non souhaitable » car marquant un « distingo entre l’homme et la femme » et étant un standard des fondamentalistes, M. Bardella propose d’étendre la loi de 2004 (interdisant les signes religieux ostentatoires à l’école) à l’ensemble des bâtiments de la sphère publique : mairies, universités, et tout lieu ayant des missions de service public. L’objectif est de réaffirmer la laïcité et de faire de ces lieux des « sanctuaires républicains » où s’applique la loi de la République et où est assumée l’égalité hommes-femmes, un fondement de la civilisation européenne et l’ADN de l’identité française.


Le cri de la France qui travaille : la solitude face à l’État confiscatoire

Au-delà des questions régaliennes, Jordan Bardella se dit frappé par la « solitude des gens » et la « souffrance » des Français, notamment des agriculteurs, pêcheurs, et artisans. L’exercice de l’écriture de son livre a été, confie-t-il, l’occasion de constater l’ampleur du « grand effacement de la France » et de la ruralité. Il raconte l’histoire poignante d’Olivier, un boulanger qui a dû mettre la clé sous la porte car sa facture d’électricité a été multipliée par cinq. Dans d’innombrables villages, cette boulangerie était le « dernier lieu de vie », et sa fermeture est un enterrement en silence d’une partie du pays.

Cette détresse est accentuée par un État jugé « confiscatoire » : les Français n’attendent plus rien de lui, se sentant obligés de travailler « pour l’État », taxés matin, midi et soir, et accablés par les normes et la paperasse administrative. Il cite l’exemple de l’agriculteur qui passe deux jours et demi par semaine à remplir des CERFA, au lieu de garantir la souveraineté alimentaire de la nation. Ce besoin de liberté est unanime, que ce soit pour les salariés qui souhaitent gagner plus en fin de mois ou les entrepreneurs accablés par les normes et les taxes.

Devenir un « paradis énergétique » La clé de la libération des TPE et PME, selon le RN, réside dans l’énergie. M. Bardella fustige les règles européennes qui obligent la France, malgré son parc nucléaire d’exception, à adosser le prix de son électricité sur le prix allemand, renchérissant artificiellement les factures pour les entreprises et les ménages. La promesse est de court-circuiter ce mécanisme pour pouvoir vendre l’électricité aux entreprises et aux familles à « 50 ou 60 € le MWh », afin de « redevenir un paradis énergétique » et donner « de l’oxygène » aux chefs d’entreprise et du pouvoir d’achat aux ménages. Il a d’ailleurs accepté l’invitation de Frédéric Croix, le boulanger de Nice, pour discuter concrètement de ces solutions.


Conclusion : L’expérience du terrain contre l’ENA

Interpellé sur son manque d’expérience dans la vie active par un retraité girondin, Jordan Bardella a défendu son parcours politique, le cœur de son projet depuis l’âge de 16 ans. Il oppose l’expérience du terrain et la proximité avec les Français à la formation des grandes écoles, souvent jugées déconnectées du réel. Son vécu personnel, élevé par une mère aide-soignante (AdSEM) qui gagnait 1400 € par mois dans une cité minée par le trafic, est présenté comme un lien « quasi inaltérable » avec le peuple français.

En définitive, M. Bardella estime que la question essentielle qui frappe les Français se résume à une interrogation simple : « Est-ce qu’on aura enfin à la tête du pays des gens qui aiment la France, qui respectent les Français et qui considèrent ceux qui travaillent ? » Sa volonté est de bâtir le redressement non pas pour les Français, mais d’abord et avec les Français, en rompant avec les philosophies qui ont, selon lui, mené le pays à la sécession et à l’effacement.