« Vous dégagez tous ! » : Le député Tanguy exige la démission du gouvernement après l’« erreur » monumentale à 40 milliards d’euros


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L’atmosphère au sein de l’Assemblée Nationale est rarement aussi électrique que lorsque les mots se font dagues. Récemment, l’hémicycle a été le théâtre d’une confrontation d’une rare violence verbale, où le député Tanguy a livré un réquisitoire sans appel contre la majorité, s’adressant directement aux ministres et à la mouvance macroniste. Son message est d’une simplicité brutale : l’incompétence de la gestion publique, chiffrée à des dizaines de milliards, mérite la sanction immédiate, celle que le secteur privé appliquerait sans hésitation.

Au cœur de cette “vidéo pépite” devenue virale, le député a exposé ce qu’il considère comme une triple faillite du gouvernement : une erreur de prévision budgétaire colossale, une mauvaise gestion de l’audiovisuel public sanctionnée par la Cour des Comptes, et un mépris condescendant pour la détresse des classes populaires et des artisans, se traduisant par un effondrement de la consommation.

En se positionnant comme le porte-parole de la rigueur et de la responsabilité, M. Tanguy met en lumière un paradoxe insupportable pour l’opinion : comment une majorité qui ne cesse de vanter les mérites de l’entreprise, de la compétitivité et de la gestion privée peut-elle s’exonérer de toute reddition de comptes lorsque ses erreurs se chiffrent en milliards ? L’article décortique ce moment d’embrassement parlementaire qui réclame, ni plus ni moins, le départ de toute une classe politique.


L’Erreur Fatale à 40 Milliards : La Sentence du Secteur Privé

La première charge lancée par le député Tanguy concerne la loi de programmation des finances publiques votée en 2023. Il pointe du doigt la complète incompétence de la majorité à anticiper une crise pourtant prévisible. Au moment du vote, les facteurs d’instabilité étaient déjà connus : l’hyperinflation, les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, et les événements climatiques aux répercussions financières grandissantes.

Le résultat des courses est un gouffre : une erreur de prévision se chiffrant à 40 milliards d’euros sur les dépenses publiques. Face à ce chiffre, le député utilise une analogie simple et terriblement efficace, destinée à frapper l’imaginaire d’une nation qui peine à boucler ses fins de mois :

« Dans le privé, quand on annonce une erreur même de 40 milliards sur les dépenses publiques… vous dégageriez tous. »

M. Tanguy rappelle que les membres de la Macronie se posent constamment en experts de l’économie privée et de l’entreprise. Or, il n’hésite pas à brandir l’étendard du marché pour les accuser d’un double standard moral. Si le gouvernement était une entreprise cotée en bourse, et qu’il annonçait à ses actionnaires un objectif de 3 % pour n’atteindre que 1 %, la sanction serait immédiate : la démission ou le renvoi pur et simple.

« Et entre nous, bon débarras, » assène-t-il, exprimant le souhait d’une majorité de Français.

Cette section du discours est cruciale, car elle ne se contente pas d’une critique politique classique, mais exige une responsabilité calquée sur l’exigence de performance et de loyauté du monde des affaires. L’argument sous-jacent est que les responsables politiques doivent être redevables de leurs promesses et de leurs prévisions, au même titre qu’un PDG devant son conseil d’administration. L’impunité, dans ce contexte, devient un luxe que la nation ne peut plus se permettre.


La Chute de la TVA : Quand Bercy Méprise la « France Populaire »

Au-delà de l’erreur macroéconomique, le député s’attaque à la déconnexion entre le gouvernement et la réalité du terrain, en prenant l’exemple des retours de TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée).

Cela fait quatre années consécutives que le rendement de la TVA, indicateur crucial de la consommation, est en berne. Pour justifier cette baisse, le gouvernement – et par extension le ministre de l’Économie – aurait avancé l’excuse des « petits colis chinois » et des problématiques de fiscalité douanière.

Tanguy rejette cette explication en bloc. Pour lui, la raison est bien plus simple et plus dramatique : l’effondrement de la consommation populaire. Il accuse la majorité d’avoir « tapé la consommation populaire et les artisans », laissant les Français exsangues. Pour preuve, il oppose à la technocratie de Bercy le « retour terrain » des élus de circonscription.

L’anecdote est poignante et vise à frapper les consciences : « On a de plus en plus de gens, y compris des classes moyennes, qui nous disent qu’ils peuvent pas payer la viande pour leur enfant. »

Ce n’est pas du « misérabilisme », insiste le député, c’est une réalité quotidienne que le gouvernement, engoncé dans ses prévisions abstraites, refuse d’entendre. L’accusation de mépris atteint son paroxysme lorsque Tanguy révèle le sentiment des élus ignorés par le cabinet du ministre : M. Le Maire, selon ses dires, considèrerait les députés de terrain comme des « ploucs et des pignoufs ».

Ce mot cinglant révèle un fossé de classe et de culture au sein de l’appareil d’État : d’un côté, une élite qui se croit omnisciente, de l’autre, les élus qui subissent les conséquences sociales d’une politique économique qu’ils estiment désastreuse. La conclusion de cette partie est lapidaire : la TVA est faible « parce que les gens n’ont plus d’argent tout simplement. »


Audiovisuel Public : Le Scandale des Dirigeants Irresponsables et Bien Payés

Le débat autour de l’article 1er, concernant le financement de l’audiovisuel public par une fraction de la TVA (soit environ 4 milliards d’euros par an), donne lieu à la troisième charge du député : celle du laxisme et du manque de reddition de comptes dans les organismes d’État.

M. Tanguy brandit un rapport récent de la Cour des Comptes qui « cloue aux piloris » la gestion de France Télévisions. Il dénonce un gaspillage flagrant, des « dépenses somptuaires » et une « mauvaise gestion » des ressources humaines qui pénalisent le personnel de terrain, malgré son travail.

La question centrale est celle de l’impunité des élites. Malgré ce rapport accablant, qui documente un gâchis de plusieurs milliards d’euros d’argent public, les dirigeants sont reconduits à leurs postes. Ils ne sont jamais appelés à s’expliquer de manière satisfaisante et ne remettent jamais leur démission en question.

Le député dénonce ici une culture de l’irresponsabilité partagée entre les dirigeants de ces organismes paritaires et le pouvoir politique qui les nomme : « Ils sont un peu comme vous. C’est jamais de leur faute. Ils ont toujours tout bon. »

Cette défaillance est d’autant plus inacceptable que ces mêmes dirigeants font preuve d’une diligence remarquable lorsqu’il s’agit de défendre leurs propres intérêts financiers. Ils sont « responsables pour prendre leur argent » et « empocher le salaire des directions », des salaires que Tanguy suggère être élevés. L’injustice se lit alors dans l’écart entre cette avidité pécuniaire et leur absence de responsabilité opérationnelle face aux erreurs et aux gaspillages.

Le député conclut en insistant sur l’absurdité de devoir voter l’article sans même tenir compte de ce rapport public accablant. C’est un appel à cesser de faire comme si « d’organité », comme si les déficits et les incompétences étaient la norme.


Conclusion : L’Urgence de Rétablir la Responsabilité Politique

Le discours enflammé du député Tanguy n’est pas un simple échange parlementaire, mais un manifeste sur la nécessité de rétablir la responsabilité politique et financière au sommet de l’État. En associant l’erreur de 40 milliards à l’impunité des dirigeants de l’audiovisuel et au mépris social affiché par Bercy, il peint le tableau d’un système à bout de souffle, où les élites sont déconnectées, arrogantes et surtout, jamais redevables.

L’analogie avec le secteur privé, où les incompétents sont virés, est plus qu’une figure de style : c’est une exigence de justice. Pour des millions de Français, salariés ou artisans, l’échec personnel a une conséquence immédiate sur leur vie et leurs revenus. Le contraste entre cette dure réalité et l’immunité des responsables publics est ressenti comme un profond déni de justice sociale.

Le message est clair : tant que la majorité continuera de parler d’économie de marché sans en appliquer les règles d’exigence à sa propre gestion, tant qu’elle ne prendra pas en compte la souffrance de ceux qui ne peuvent plus acheter de viande pour leurs enfants, le fossé entre la France qui travaille et la France qui dirige continuera de s’élargir. Pour le député Tanguy, la seule solution passe par une sanction radicale et un « bon débarras » de ceux qui ont failli.